Письмо к А. Ф. Львову, Мендельсон Феликс, Год: 1840

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Татевскій сборникъ С. А. Рачинскаго. СПб, 1899

ПИСЬМО ФЕЛИКСА МЕНДЕЛЬСОНА-БАРТОЛЬДИ КЪ А. . ЛЬВОВУ.

Mon cher monsieur Lwoff! Permettez moi de vous renouveler par crit les rmerciments que je vous ai adresss ce matin, de vous exprimer de nouveau le vrai et grand plaisir, la jouissance que j’ai prouve en entendant votre nouveau concerto. C’est un morceau digne sous tous les rapports d’un aussi grand artiste que vous l’tes mes yeux, composition remplie de sentiment et de passion, et qui ne manquera jamais d’exciter l’enthousiasme gnral qu’elle vient de produire ce matin. J’en admire les ides fraches et imbues de vos belles mlodies nationales, non moins que l’instrumentation pleine d’effet et en mme temps modeste, et le parti que vous avez su tirer de l’accompagnement sans en couvrir le violon, surtout dans votre adagio, dont je me souviendrai toujours avec dlices. La seule chose que j’aurais dsirer dans ce morceau si charmant serait une terminaison compl&egrave,te avant d’entrer dans le tutti qui suit. Je crois qu’une mesure de plus, consistant seulement de l’accord de fa pianissimo, tenu peut-tre par tous les instruments avec les timbales (et suivi d’une longue fermate apr&egrave,s laquelle la flte pourrait commencer le tutti), servirait mieux faire sentir la conclusion de l’adagio. Et peut-tre ce tutti gagnerait-il en conduisant de suite la marche triomphale sans fermate, et avec un crescendo plus long de quelques mesures: si je vous ai dit ce matin que je dsirais une seconde variation, c’tait peut-tre seulement pour avoir plus longtemps la jouissance de vous entendre, mais comme je suis persuad qu’ cet gard tout le monde sera de mon avis, je ne puis en dmordre, et je reviens vous demander une variation de plus, en avant ou apr&egrave,s celle avec les trompettes en triolets.
Excusez, cher monsieur Lwoff, toutes ces petites critiques, bien mesquines et qu’on ne remarquerait qu’ peine dans un ouvrage si rempli de beauts, mais vous m’en avez donn la permission, et comme preuve de ma sincrit, je me suis fait un devoir de ne pas vous les taire. Vous en croirez plus facilement les assurances de l’admiration la plus compl&egrave,te que je conserverai toujours et toute ma vie pour votre superbe talent, et les remerciments ritrs que je vous adresse pour les heures de jouissance et d’enthousiasme que nous avons passes pendant votre trop court sjour Leipzig.
Conservez-moi un bon souvenir, comme je suis et serai toujours de cur votre dvou Felix Mendelsohn Bartholdy.
Leipzig. 8 novembre 1840.
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