Материалы следственного дела Ф. Ф. Вадковского, Вадковский Федор Федорович, Год: 1826

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No 1

ОПИСЬ

Делу Прапорщика Вадковскаго 2-го

1. Показание, отобранное от него Вадковскаго Генерал Адъютантом Левашовым на 1 и 2
2. Вопросные пункты Комитета Вадковскому (о воспитании) с ответами его на 3 и 4
3. Копия с формулярнаго списка Вадковскаго на 5 и 6
4. Французское письмо Вадковскаго от 3 Ноября 1825 года с 7 по 15
5. Вопросные пункты Комитета Вадковскому 4 Генваря 1826 года с 15 по 20
6. Ответы на оные Вадковскаго с 20 по 26
7. Выписка из всеподданейшаго Доклада Государю Императору Барона Дибича на 26
8. Дополнительные вопросные пункты Комитета 23 Февраля Вадковскому с 27 по 30
9. Ответы Вадковскаго на оные с 30 по 33
10. Очная ставка Порутчику Графу Булгари с Вадковским, данная 15 Марта с 33 по 35
11. Письмо к Генерал Адыотанту Левашову Вадковскаго от 9-го Апреля с 35 по 37
12. Дополнение Вадковскаго к показаниям на 37
13. Дополнительные вопросные пункты Комитета 22 Апреля с 38 по 40
14. Ответы Вадковскаго на оные с 40 по 42
Очныя ставки, данныя Вадковскому 28 Апреля:
15. С Подполковником Муравьевым-Апостолом с 42 по 44
16. Порутчиком Свистуновым на 44
17. Дополнение Вадковскаго к показаниям — 45
18. Дополнительные вопросные пункты Комитета Вадковскому 16. Майя с 46 по 48
19. Ответы Вадковскаго на оные с 48 по 50
20. Белыя листы с 50 по 59

Военный Советник Вахрушев || (лл. 12—13)

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No 3 (4)

Cher et respectable ami!
Peut-tre que vous m’aviez oubli, mais je ne me suis pas oubli moi- mme, la mmoire de mes serments remplit tout mon coeur, — je n’existe et ne respire que pour le but sacr qui nous unit. J’ai d au commencement de mon exil adopter un syst&egrave,me trop pnible pour les sentiments, que vous me connaissez. J’ai d ralentir mon ardeur, j’ai d me boutonner, j’ai d tromper et je l’ai fait. Serge fr&egrave,re de Mathieu, que j’ai instruit de mesures de dfiance que le Gouvernement a pris contre moi, doit vous avoir communiqu que j’avais t suivi de tr&egrave,s pr&egrave,s, qu’on avait eu sans cesse l’oeil sur ma conduite, qu’on inscrivait le nom des personnes qui venaient chez moi et de celles que je frquentais et que mes chefs avaient l’injonction de voir si je ne cherchais pas avoir de l’influence sur la jeunesse et d’en faire leurs reports chaque mois. — Nanmoins peine arriv dans le rgiment o je suis, j’ai ouvert ma porte tous mes nouveaux camarades, Il ne tn’a pas fallu beaucoup de temps pour dcouvrir que j’tais tomb dans un dsert. Je ne vous || (л. 14 об.) ennuyerai pas par le dtail des caract&egrave,res vils dont je me vis entour. Il vous suffira de savoir que le colonel est un J. f. et que sa voix est la seule dans un rgiment compos d’ailleurs de gens qui pour la plupart n’ont ni pain ni honneur et qui ne vivent que de leurs gages. Vous pouvez vous imaginer ce que c’est. Serge m’avait recommand de voir Grab qui sert dans, notre division, j’ai t longtemps sans le faire parcequecela m’a t impossible, nous en parlerons plus bas.
Au bout d’une demie anne comme jeme trouvais Achtirka je rencontre chez une troisi&egrave,me personne l’individu que je vous envoy. Je fais sa connaissance et au bout de trois heures nous nous donnons la main. Je le reois et cette rcep- j tion quoique htive est la plus belle, la plus notoire que j’aye jamais faite. Ceci vous sera prouv par le rsum ci-joint des services que ce brave et estimable membre nous a rendu dans l’espace d’une anne. Voici comment je conois, l’individu maintenant que je le connais. Son caract&egrave,re tire, en gnral sur l’anglais. — Inbranlable dans sa volont, imbu d’honneur, il n’a qu’une seule parole et un seul but. Froid dans le premier abord, il est d’une chaleur et d’un dvouement rares dans l’intimit. Il n’y a pas de sacrifices qu’il ne . Il (л. 15) soit prt faire pour parvenir ses fins, il n’est pas de prils qu’il ne soit prt courir pour russir dans ce qu’il se sera mis en tte de faire. J’ose vous engager tre aussi franc, aussi confiant que possible avec lui.
Il est susceptible de rendre les plus grands services notre famille, car il joint aux qualits sus-mentionnes beaucoup de finesse dans le choix des moyens d’actions. Tout ce que je vous en dis est fond sur l’exprience que j’ai faite de ses capacits et de sa force morale, donc vous pouvez y ajouter foi. Je le connais depuis un an et cela m’autorise vous dire que vous avez communiquer avec lui aussi ouvertement que vous l’eussiez fait avec moi., Le moindre doute que vous auriez sur lui le blesserait sensiblement. Je dis que vous auriez car il a tout le tact ncessaire pour s’en apercevoir lors mme que vous le gazeriez infiniment. Cela m’est arriv. L’ayant reu au bout de trois heures de connaissance il m’a t dans la suite indispensable de l’prouver malgr la certitude que j’avais de la noblesse de ses sentiments, et dans son’ dvouement parfait, pour notre cause, mon preuve m’eut valu le refroidissement total d’une ardeur que j’ai trouv au-dessus de tout prix dans la suite. Il vous comptera cela lui-mme si vous le voulez || (л. 15 об.). Je reprends l’historique de ma liaison avec lui. II n’est rest Achtirka que deux jours que j’ai employ lui dvelopper ce qu’il fallait et comme je le pouvais. Je lui ai montr son cercle d’action, nous sommes convenus des moyens de correspondre entre nous et sur ce qu’il m’avait dit du projet des colonies de se rvolter sans autre but que celui d’une amlioration dans leur sort je lui laissais {Слово ‘laissais’ вписано над густо зачеркнутым словом.} le plein droit de recevoir en lui enjoignant de donner au mcontentement gnral une tendance qui soit toute pour notre cause. Son parfait succ&egrave,s plaide assez pour son esprit et ses moyens. Au bout d’un mois je reois de lui une lettre dans laquelle il m’annonce nigmatiquement (et d’une mani&egrave,re incomprhensible pour les barbares) que ses travaux vont leur train et qu’une russite parfaite ne cesse de les couronner. Je ne lui rponds pas. Ce silence offensant quoique forc par la prudence et la raison, ne ralentit pas sa belle ardeur. Il continua avec le mme feu et une fois sur de la troupe il vola chez moi et me fait part de ses succ&egrave,s. Nous en couchons tout de suite le rsum sur papier afin d’en donner connaissance notre directoire et de lui demander ses ordres. Une nouvelle difficult se prsente, celle de vous faire tenir les papiers, il s’offre encore une fois, malgr que ses propres affaires dranges au dernier point {Слова ‘dranges au dernier point’ вписаны над строкой.} ncessitent absolument sa prsence || (л. 16) Moscou. Cela vous donne la mesure morale de l’homme et j’esp&egrave,re apr&egrave,s cela n’avoir plus besoin de vous le recommander d’avantage. Passons mes autres travaux et aux nouvelles que je puis vous donner sur Ptersbourg car Svistounoff est venu me voir. Contre mon attente nous faisons aussi des progr&egrave,s assez consquents. Le rgiment o j’ai servi et o nous n’tions que 4 comme vous devez vous en souvenir poss&egrave,de dj 10 membres. Cela va aussi assez bien dans les autres rgiments. Dans celui d’Ismailovsky par exemple Svist: m’a dit qu’il esprait en recevoir 5 ou 6 sous peu. Je lui ai recommand d’intriguer pour que je sois rhabilit afin de leur mettre du poivre dans le derri&egrave,re par ma prsence car je trouve toujours que cela avance trop lentement, d’autant plus que d’apr&egrave,s mon ide Ptersbourg est un point infiniment grave pour nous. J’ai reu aussi leur passage ici 3 individus, dont l’un sert dans la Garde cheval, l’autre dans les cuirassiers de l’Impratrice et l’autre dans le corps de Stcherbatoff, qui est son propre oncle. Comme leur valeur morale n’est pas de consquence en faire des gens trop utiles pour notre cause j’ai cherch en tirer au moins tout le parti que je pouvais. Or comme le premier va se , marier et que sa promise pense bien, (seule raison a-t-il ajout qui me dcide l’pouser) Il (л. 16 об.) je lui ai inspir de faire de sa maison un salon habituel pour les ntres de Ptersbourg, ce qui les tiendra plus unis. Le second je ne l’ai reu que dans l’intention de l’envoyer soit chez vous, soit ailleurs avec des papiers quand j’en aurai besoin. Le troisi&egrave,me enfin n’a t agrg , que pour me procurer des donnes sur le corps de son oncle qui va tre voisin , du ntre. Je lui ai sv&egrave,rement recommand entr’autre de ne pas s’ouvrir Troubetskoy, dont la nonchalance est prjudiciable la vivacit d’un jeune cur. Passons maintenant Grab. Je me suis prsent chez lui et je n’ai pas trouv tout fait l’homme qu’il me fallait. Peut-tre la distance qui existe Rentre nos rangs et nos ges nous a-t-elle un peu empch de communiquer |comme je l’eusse voulu. 11 pense bien d’ailleurs, mais cela n’est pas toujours (Isuffisant. J’avais besoin de le tter, et de prime abord je ne pouvais le faire qu’en amenant la conversation sur des individus que nous connaissions tous f, les deux pour en connatre son jugement. Or voici par exemple ce qu’il m’a y. lanc surMichel Orloff. ‘C’est un homme de tte et fait pour tre chef de partin’. Le jugement ridicule pour ne pas dire plus, a tout de suite port atteinte l’ide qu’on m’avait donn de lui. Ensuite j’avais une autre raison pour tre sur mes gardes || (л. 17). Un nomm Tolstoy de Moscou reu par notre ami Bariatinsky m’a dit pour sr que le livre vert s’y rformait et que mme il tait dcidment contre nous. Or Serge fr&egrave,re de Mathieu m’ayant assur que Grab avait t un des plus chauds du livre vert, j’ai craint de me compromettre et j’ai gard le silence. Nanmoins dans le courant de l’hiver je compte faire un petit voyage pour l o il se trouve, et je verrai ce qu’il y a dcider. Schervood pourra vous donner une ide de ce que c’est qu’un major Hoffman du mme rgiment que Grab avec lequel {Слово ‘lequel’ написано над густо зачеркнутым словом.} il est mme fort lie. J’ai aussi des vues sur cet individu, mais tout cela ne mord pas encore l’hameon. Passons maintenant ce que j’ai vous dire de moi personnellement. Vous vous souvenez que vous nous aviez promis avec Mathieu de nous envoyer notre constitution Ptersbourg. Mon prompt dpart de la capitale et celui du sus-nomm vous ont probablement empch de la faire. Je vous supplie maintenant par tout ce que nous avons de plus sacr de mettre ce projet excution. C’est indispensable, du ct de la prudence vous n’avez rien craindre. Le porteur vous dira la mani&egrave,re dont je cache mes papiers. Quant au dvouement si vous doutiez du mien cela serait par trop offensant, il n’y a donc que le peu de confiance en ma raison || (л. 17 об.) qui puisse vous empcher de satisfaire mes dsirs. Cette derni&egrave,re difficult sera-t-elle leve, si je vous rappelle que vous avez eu cette intention antrieurement. Que je vous dveloppe un peu maintenant les causes qui me forcent vous demander xela. Je crois que (la mort d’Alexandre) est un de ces vnements qui doit acclrer nos travaux autant que possible. A mon avis si on avait pu la prvoir et prendre ses mesures en consquence c’eut t peut-tre le moment de se dclarer, d’autant plus que tout le monde est dans l’incertitude de ce qui sera et qu’une crainte parait agiter tous les esprits. Malheureusement nous ne sommes pas assez surs de nos forces Ptersbourg ce qui probablement nous oblige {Слово ‘oblige’ вписано над строкой.} d’attendre. 11 nous reste donc deux chances courir, ou celle d’tre plus mal ou celle d’tre mieux sous le r&egrave,gne qui viendra. Si l’on est plus mal la quantit des mcontents augmentant celle de nos membres doit augmenter aussi, et les moyens de recrutement doivent avoir plus d’tendue. Si l’on est mieux, c’est notre z&egrave,le nous qui doit doubler, nos peines qui doivent se multiplier et tout de mme nos moyens d’actions qui doivent avoir plus d’tendue, parcequ’on nous laissera plus de marge pour agir. Or vous avouerez qu’il est des individus qu’on ne s’attache qu’en nourissant leur intellective et que || (л. 18) d’ailleurs il est de la nature de l’homme raisonnable de dsirer des preuves surtout une fois qu’il a commenc par faire le sacrifice de sa personne, de son temps, de ses affections, en un mot de ce qu’il a de plus sacr. Je crois ces raisons suffisantes pour vous engager ne pas me refuser. Je vous prviens en outre que la seule copie que j’ai l’intention de tirer de votre exemplaire sera pour Ptersbourg, o pour les mmes raisons c’est tout aussi ncessaire qu’ici. Swistounoff m’a pri avec instance d’obtenir cela de vous. Je vous soumets sa demande, veuillez me dire si vous y acquiescez ou non car je ne doute pas que vous ne m’accordiez la mienne. De plus je vous supplie aussi de me faire tenir les lois de notre socit bien en dtails. J’ai une mmoire abominable et j’avoue ma honte que quoique vous me les ayez dveloppes plusieurs fois, je ne m’en souviens pas du tout. Aussi ai-je agi par instinct et tout fait illgalement dans plusieurs circonstances, et dans plusieurs rceptions. Par exemple Schervood je l’ai reu comme Boyard sans en avoir aucun droit, pardonnez-moi ces infractions trop respectable ami. Imaginez-vous d’abord un homme tout feu et tout z&egrave,le comme moi qui se trouve pendant une demie-anne non seulement dans II (л. 18 об.) l’impossibilit de rendre le plus petit service notre famille, mais mme qui n’a pas un voisin assez chrtien pour qu’il puisse hasarder de lui communiquer ses sentiments. Ensuite tout d’un coup il se procure les moyens de pouvoir travailler et d’tre utile. Doit-on lui en vouloir s’il fait jouer tous les ressors qu’il connat pour obtenir quelque succ&egrave,s. Je me suis dit que seul et sans aucun moyen de me concerter avec qui cela soit, il devait m’tre permis de ne pas regarder la mthode pour toucher {Слова ‘toucher ‘ вписаны над строкой.} de bons rsultats. Or ayant vu que le personnage en question tait en passe de rendre des services plus consquents que ceux qu’on pouvait attendre de moi j’ai comme pass sur sa tte les droits que vous m’aviez donns. Si c’est un crime je consens mme me dmettre des prrogatives que notre loi m’accorde pourvu que cela soit en sa faveur, car je le rp&egrave,te en agissant autrement cela ne serait qu’aux dtriments de notre cause. C’est donc pour ne plus tomber dans des cas pareils que je vous prie de m’envoyer un code dtaill des lois de notre socit. J’ai confi Schervood de vous ammener un des gnraux reus par son entremise. Il (л. 19). J’ai cru cela ncessaire pour vous ter le moindre doute sur la socit du rsum ci-joint crit et fait par lui. Non que je pense vous avoir jamais donn lieu de ne pas me croire, mais pour que vous ne puissiez mme pas vous imaginer que lui ou moi, nous ayons t induits en erreur. Je vous prie respectable ami de les recevoir tous les deux en forme, d’tre aussi imposant dans la rception que vous savez l’tre, et surtout de songer que si l’un d’eux a le mrite d’tre gnral, l’autre a celui d’avoir tout fait lui seul et ‘d’exercer dans les colonies une influence unique et presque miraculeuse. Je pense donc l — о qu’il est indispensable de leur dvelopper notre constitution en long et en large et 2-o qu’en leur dlguant leurs droits respectifs toute esp&egrave,ce de prominence doit tre accorde Schervood. Et pour ne pas choquer en cela l’Excellence servez-vous du moyen suivant: recevez les ensemble et dans le mme grade si vous le voulez c’est dire comme Boyards car j’esp&egrave,re tujours que vous ne me refuserez pas cette grce pour le Bas-officier. Mais ayez soin d’ajouter que comme ce dernier est toujours plus libre par son rang de venir soit chez moi soit chez vous, il sera toujours charg des ordres |(л. 19 об.) que le Directoire aura donner aux colonies. Quant la primaut physique je pense qu’il le peut et doit tre accorde au gnral. Pardonnez-moi ces esp&egrave,ces d’avis. Comme vous ne connaissez ni les individus que je vous envoie, ni leurs positions, ni leurs caract&egrave,res, ni leurs circonstances, je me crois, en droit de vous soumettre la mani&egrave,re dont selon moi on peut les rendre plus utiles. Et je vous jure qu’il ne faut rien moins que mon parfait dvouement notre cause, pour me dcider parler comme je le fais l’homme que j’estime et je respecte le plus dans le monde.
Comme je crois mon pitre assez longue, et comme d’ailleurs je n’ai plus rien vous dire je tire ma rvrence respectable ami en vous priant avec instance de me faire rponse sur tout ce que je vous y dis et si vous ne pouvez pas m’envoyer notre constitution tout de suite, de me marquer au moins d’poque laquelle vous me la ferez tenir et l’individu qui sera charg de cette Missive. Dans le cas que vous avez besoin de quelqu’un pour cela, mandez-le fjtiioi, je saurai vous envoyer un membre ou peut-tre mme venir moi-mme, car il faut esprer que le nouveau r&egrave,gne relchera un peu mes chaines. || (л. 20). Au reste vous me rendriez un service essentiel si vous profitiez de cette occasion pour me faire tenir au moins le code que je vous demande, Il m’est infiniment ncessaire. Je vous prviens que vous pouvez disposer de mon noble envoy et autant qu’il vous plaira, et le garder chez vous ou lui dire de revenir selon que cela vous conviendra mieux, apr&egrave,s quoi il a l’injonction de revenir chez moi.
A la vie et avec la mort avec dvouement, estime et respect

Th-re Wadkowsky

le 3 novembre 1825. Koursk.

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Projet que je vous prie de ruminer srieusement.

Je pense qu’il est indispensable pour l’acclration de nos travaux d’avoir 5 ou 6 membres dvous et connus dont la seule destination sera de servir de moyens de communication entre les principaux chefs de cercle. Car quel succ&egrave,s attendre d’un ordre de choses d’apr&egrave,s lequel le Directoire ne peut avoir qu’une fois par an et encore d’une mani&egrave,re || (л. 20 об.) fort incertaine, des nouvelles de ce qui se fait dans des points de travail aussi consquents que les deux capitales par exemple ou que les colonies. D’ailleurs ne peut-il pas arriver qu’un membre ait quelque chose d’important communiquer…. {В подлиннике четыре точки.} Supposons la prise de corps d’un autre membre, une insurrection, une imprudence, une trahison mme etc. etc. et quels moyens employer puisque les militaires sont presque les seuls dont nous cherchions grossir notre famille? Et d’ailleurs est-on toujours libre dans notre service {Слово ‘service’ вписано над строкой.}, et a-t-on les fonds ncessaires pour voyager? Je parle par exprience. Vous avouerez que les nouvelles que je vous donne maintenant sont de grande consquence, et il y a 6 mois que j’eusse pu vous les faire venir sans l’embarras dans lequel je me suis trouv pour m’adresser un homme sr. Maintenant mme nous empruntons de l’argent avec Schervood pour subvenir aux frais de voyage. Cela doit-il tre et comment ferait un homme sans crdit et sans argent et qui aurait beaucoup de choses communiquer? Or, quoi de plus simple que d’avoir 5 ou 6 membres srs, qui ne feraient que voyager, et de rassembler annuellement une qute l’effet de payer les frais auxquels cela entraine. Une quote-part modique laquelle chacun serait tenu fournirait cependant une somme plus que suffisante pour l’usage sus-mentionn. Le porteur s’offre dj fournir 2 membres srs. {В низу листа приписано чернилами Ф. Ф. Вадковским: ‘fournir je vous prie’.} || (л. 21).

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Seconde Ide.

Le comte Bobrinski (comme j’en ai eu la nouvelle) propose de faire et d’entretenir, ses frais une imprimerie dans les pays trangers pour notre socit. Son dvouement est aussi beau que son ide est sotte. Rejetons cette derni&egrave,re et cherchons profiter du premier. Voyons par exemple si effectivement il ne serait pas possible d’tablir dans une terre de tel de nos membres que cela soit, un fr&egrave,re qui y demeurerait et y imprimerait tout ce que nous voudrions l’insu mme des gens et des paysans. Un autre membre irait lests prendre un terme convenu, et leur ferait courir le monde une certain distance du lieu de leur naissance. Voyez si quelque chose dans le genre ne pourrait pas se pratiquer. L’ide est peut-tre un peu hardie, mais je me sers de votre expression. Nous ne devons pas marcher sur des roses, et qui ne risque rien n’a rien. Je conclus en vous annonant que je me fait fort de faire parvenir Bobrinski tout ce que vous voudrez ce sujet. {Письмо П. И. Пестелю написано Ф. Ф. Вадковским собственноручно.} || (л. 8).

Перевод.

Дорогой и уважаемый друг!

Может быть, вы забыли обо мне, но я сам о себе не забываю. Память о моих клятвах переполняет мое сердце, я существую и дышу только для священной цели, которая нас соединяет. С начала моего изгнания я должен был подчиниться системе слишком тягостной для моих чувств, вам известных. Я должен был умерить свой пыл, застегнуться на все пуговицы, должен был обманывать, и я это делал. Сергей, брат Матвея, которого я осведомил о мерах недоверия, принятых по отношению ко мне правительством, должен был сообщить вам, что за мной ходили по пятам, непрерывно следили за моим поведением, записывали имена лиц, меня посещавших, и тех, у кого я бывал, а мои начальники имели предписание следить, не пытаюсь ли я влиять на молодежь, — и обо всем доносили раз в месяц. Тем не менее, сейчас же по приезде в полк, в котором я состою, я распахнул дверь перед всеми моими новыми товарищами, мне не понадобилось много времени, чтобы понять, что я нахожусь в пустыне. Я не стану докучать вам подробностями о гнусности лиц, меня окружающих. Достаточно вам знать, что полковник — J. f. {Сокращение бранных слов.} и мнение его непререкаемо в полку, состоящем, впрочем, из людей, в большинстве не имеющих ни хлеба, ни чести и живущих только на жалованье. Можете себе представить, что это такое. Сергей советовал мне повидать Грабе, который служит в нашей дивизии, я долго не мог собраться сделать это, так как не имел возможности. Об этом поговорим ниже.
По прошествии полугода моего пребывания в Ахтырке я встретил у третьего лица человека, которого вам направляю. Я знакомлюсь ним, и по прошествии трех часов : мы подаем друг другу руки. Я принял его в общество, и прием этот, хотя и поспешный, все же самый прекрасный и самый замечательный из всех, которые я когда-либо делал.
Это подтвердит вам прилагаемый перечень услуг, которые этот мужественный и достойный член общества оказал нам на протяжении года. Вот каким я представляю себе этого человека теперь, когда узнал его. По складу характера он англичанин, непреклонной волн, проникнутый чувством чести, верный своему слову и устремленный к одной цели. Хладнокровный на первый взгляд, он обладает редкой горячностью и преданностью при близком общении. Нет таких жертв, на которые он не был бы готов для достижения своей цели, нет таких опасностей, которыми он не способен был бы рисковать для достижения задуманного. Осмелюсь посоветовать вам быть с ним как можно более откровенным и доверчивым. Он способен оказать величайшие услуги нашей семье, ибо он соединяет вышеуказанные качества с большой тонкостью в выборе средств действия. Все, что я вам говорю о нем, основано на сделанном мной испытании его способности и твердости духа, поэтому вы можете оказать ему доверие. Я знаю его уже год, и это дает мне право сказать нам, что вы можете говорить с ним так же откровенно, как со мной. Малейшее сомнение, которое могло бы возникнуть у вас по отношению к нему, оскорбило бы его чувствительно. Я говорю могло бы, ибо у него достаточно такта, чтобы заметить это как бы тщательно вы ни старались это завуалировать. Это случилось со мной. Приняв его в общество после трехчасового знакомства, я счел нужным в дальнейшем испытать его, несмотря на уверенность в благородстве его чувств и полной преданности нашему делу. Мой опыт привел к полному охлаждению того пыла, неоценимость которого я сознал впоследствии. Он расскажет вам об этом сам, если вы захотите. Продолжаю свой рассказ о моих сношениях с ним. Он пробыл в Ахтырке всего два дня, в течение которых я по мере моих сил разъяснил ему все, что требовалось. Я указал ему круг его обязанностей, мы условились о способах наших сношений, и в отношении того, что он рассказал мне о намерении военных поселений — поднять восстание с одной лишь целью улучшения их положения, — я предоставил ему полное право принимать членов, предписав ему влиять на общее недовольство в желательном для нас смысле. Полный успех, достигнутый им, достаточно свидетельствует о его уме и способностях. По прошествии месяца я получаю от него письмо, в котором он извещает меня условным языком (в манере непонятной для непосвященных), что его работа идет своим чередом и увенчивается полным успехом. Я не ответил ему. Это обидное для него молчание, хотя и вынужденное осторожностью и благоразумием, не ослабило его прекрасного рвения. Он продолжал действовать с тем же жаром и, уверившись в надежности войск, прилетел ко мне и сообщил о своих успехах. Суть их мы немедля изложили на бумаге, чтобы поставить в известность Директорию и спросить ее приказаний. Возникло новое затруднение, как вам доставить бумаги, —он опять предлагает свои услуги, несмотря на то, что его собственные, совершенно расстроенные дела требуют его непременного присутствия в Москве. Эго дает вам представление о его высоком достоинстве, надеюсь, что этого достаточно для его рекомендации.
Перейдем к другим моим делам и к новостям из Петербурга, так как у меня побывал Свистунов. Против моего ожидания мы делаем там весьма значительные успехи. Полк, в котором я служил и в котором нас было, как вы помните, только четверо, обладает теперь уже 10 членами. Так же хорошо идет дело и в других полках. В Измайловском, например, по заявлению Свистунова, он надеется в скором времени принять 5 или 6 (человек). Я советовал ему хлопотать о моем восстановлении, чтобы я своим присутствием мог поддавать им жару, так как я продолжаю считать, что дело подвигается слишком медленно, тем более, что Петербург, как я понимаю, является для нас чрезвычайно важным пунктом.
Я принял также здесь при их проезде 3 членов, один из них служит в конной гвардии, другой в кирасирах императрицы, третий в корпусе Щербатова, своего собственного дяди. Поскольку качества их не таковы, чтобы считать их людьми особо полезными для нашего дела, я постарался извлечь из них, по крайней мере, ту пользу, какую возможно. Одним словом, первому, который намеревается жениться и невеста которого придерживается правильного образа мыслей (это единственная причина, прибавил он, которая привела его к решению на ней жениться), я советовал завести у себя в доме постоянный салон для наших в Петербурге, это содействовало бы их более тесному сближению. Второго я принял только для того, чтобы посылать с бумагами либо к вам, либо в другие места по мере надобности. Наконец, третий был принят лишь для получения сведений о корпусе своего дяди, который будет в скорости по соседству с нашим. Я строго наказывал ему, между прочим, не открываться Трубецкому, который своим равнодушием может вредно повлиять на его пылкое молодое сердце.
Перейдем теперь к Грабе. Я явился к нему, но не нашел в нем человека мне нужного. Может быть разница в чинах и летах несколько мешала нашему разговору в желательном для меня смысле. Впрочем, мыслит он правильно, но этого не всегда достаточно. Мне нужно было его сначала прощупать, и я мог это сделать только наведя разговор на общих знакомых, чтобы услышать его о них суждение. Вот, например, что вырвалось у него о Михаиле Орлове: ‘Это человек с головой и создан, чтобы стоять во главе партии’. Это смешное, если не сказать больше, суждение сразу поколебало то представление, какое мне о нем давали. Кроме того, у меня была и другая причина, чтобы быть настороже. Некий Толстой из Москвы, принятый в общество нашим другом Барятинским, мне сказал за верное, что там Зеленая книга меняет свое направление и даже решительно против нас. Сергей, брат Матвея, уверял меня, что Грабе принадлежал к самым пылким сторонникам Зеленой книги, а потому, чтобы не попасть в неловкое положение, я сохранил молчание. Тем не менее я рассчитываю в течение зимы свершить небольшое путешествие туда, где он находится, и увижу, что надо решить. Шервуд сможет дать вам представление, кто такой майор Гофман, он одного полка с Грабе, с которым даже весьма дружен. Я тоже имею виды на этого человека, но рыба еще не клюет на удочку.
Перейдем теперь к тому, что я имею сказать о себе лично. Вы помните, что обещали нам с Матвеем прислать нам нашу конституцию в Петербург. Спешный отъезд из столицы — мой, а также Матвея — вам, вероятно, помешал это сделать. Заклинаю всем, что у вас есть самого святого, безотлагательно привести в исполнение это намерение. Это необходимо. В отношении же предосторожности вам нечего опасаться. Податель письма сообщит вам о способе, каким я прячу бумаги. Что же касается преданности, то ваше сомнение в моей было бы чересчур оскорбительно, только недостаток доверия к моей осмотрительности может помешать вам удовлетворить мое желание. Не будет ли устранена эта последняя трудность, если я напомню, что вы и ранее имели это намерение. Позвольте мне изложить вам подробнее причины, которые побуждают меня просить вас об этом. Я думаю, что (смерть Александра) есть одно из тех событий, которое должно сколь возможно ускорить наши действия. По моему мнению, если бы можно было ее предвидеть я принять соответствующие меры, это был бы подходящий момент для открытого выступления, тем более, что все в неизвестности, что же будет, и тревога, кажется, охватила все умы. К сожалению, мы недостаточно уверены в своих силах в Петербурге, и это, безусловно, обязывает к ожиданию. Мы поставлены перед риском двух шансов — или нам будет хуже, или нам станет лучше в предстоящем царствовании. Если будет хуже — количество недовольных возрастет и число наших членов увеличится, а возможности набора новых расширятся. Если будет лучше, надо будет удвоить наше рвение, надо умножить наши старания, сама наша деятельность примет обширные размеры, так как вам будет предоставлено более широкое поле действия. Итак, Вы должны признать, что он из людей, которых можно привязать к себе, лишь доставляя пищу их разумению, и что вообще в природе разумного человека искать доказательств, а особенности коль скоро он жертвует собою самим, своим временем, привязанностями, одним словом, всем, что для него есть самого священного. Полагаю, что этих доводов достаточно, чтобы вы мне не отказали. Впрочем, предупреждаю вас, что единственная копия, которую я намереваюсь снять с вашего экземпляра, предназначена для Петербурга, где она по тем же причинам столь же необходима, как и здесь. Свистунов настойчиво просил меня добиться этого от вас. Представляю вам на рассмотрение его просьбу, благоволите мне ответить, согласны вы или нет, впрочем я не сомневаюсь, что вы мне не откажете. И еще умоляю вас сообщить мне законы нашего общества, со всеми подробностями. У меня прескверная память, и я, признаюсь к своему стыду, что, несмотря на то, что вы передо мной неоднократно их излагали, я их совсем не помню. Поэтому в нескольких случаях и при приеме членов я действовал инстинктивно и совершенно незаконно. Шервуда, например, я принял в степень боярина, не имея на это никакого права, простите меня, глубокоуважаемый друг, за эти отклонения. Вообразите себе человека, полного огня и усердия, как я, который в течение полугола находится в невозможности оказать малейшую услугу нашей семье и не имеющего даже соседа, способного его понять, с которым он мог бы рискнуть поделиться своими чувствами. И вдруг внезапно он приобретает возможность действовать и быть полезным. Должно ли на него сердиться, если он употребит все средства для него доступные, чтобы достигнуть некоторого успеха. Я думал, что, предоставленный самому себе, без возможности с кем-либо посоветоваться, я имею право не следовать принятой методе для достижения хороших результатов. Одним словом, увидав, что человек, о котором идет речь, способен оказать услуги более важные, чем те, которых можно ожидать от меня, я как бы передал ему права, которые вы мне дали. Если это преступление, я согласен сложить прерогативы, дарованные мне нашим законом, лишь бы это было в его пользу, ибо я повторяю еще раз, действуя по-другому, я поступил бы в ущерб нашему делу. Итак, чтобы не попасть
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